21 octobre 2014

Les jeunes filles et l’exode rural

Pour le Ndjamenois que je suis, je considère l’exode rural comme étant un fléau. C’est un phénomène répandu,  pratiqué pour la plupart par des ruraux à la recherche du bien-être social dans les grandes agglomérations.

Crédit photo/ creativecommons
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Longtemps, c’est un domaine réservé uniquement aux hommes et aux femmes très âgées. Mais depuis quelques années, des jeunes filles sont aussi attirées par le goût de la vie citadine. Le spectacle qu’offrent ces adolescentes dans nos quartiers est impressionnant. Appelées « fonctionnaires de la rue de 40 » du nom d’un quartier réputé pour sa classe sociale moyenne, ces filles sont à la recherche du travail domestique. Elles vivent dans des conditions lamentables en ville. Dans des chambres de location à la périphérie de la capitale, elles se regroupent avec des garçons avec qui elles quittent parfois les villages.
Sur le chemin du  ¨ travail ¨, dans la rue, comme des bonnes villageoises, elles marchent en grappes à la queue leu-leu. C’est très tôt le matin qu’elles se lèvent, effectuant des longues distances vers les différents quartiers. Elles offrent leurs services de travaux ménagers ou de nounou aux ménages aisés contre un salaire de misère. S’ajoutent aussi les multiples exactions dont sont victimes ces jeunes filles notamment des cas de viol.

Mineures pour la plupart, elles sont soumises à une corvée qui frise l’esclavage. Abusées physiquement, ces filles ne rentrent que tard dans la soirée à la merci des délinquants sexuels, braqueurs et autres.
Et pourtant dans ce pays, on ne cesse de parler du travail de mineur ou de la protection des enfants.

Si je me permets de poser la question, qu’attend le ministère des Affaires sociales pour prendre son rôle au sérieux ? Où sont les organisations non gouvernementales ?
En principe, ce ministère qui est au courant de ce grand risque doit monter au créneau et mettre fin aux calvaires de ces jeunes filles en quête d’un eldorado.

Tout passe comme si les institutions de la République, les partenaires au développement et les associations de défense des droits de l’homme ferment les yeux ou deviennent des simples spectateurs.

En attendant, les ménages aisés s’en profitent pour user ces jeunes filles. Ils préfèrent les garder, les exploiter que de les voir poursuivre leurs études.

On est pourtant conscient

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Commentaires

Issakha Abdoulaye
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Ce qui est déplorable est que ces filles malgré l'état dans lequel elles sont, continuent à faire des enfants qui vont aussi souffrir à leur tour.