2 novembre 2014

Blaise s’en est allé

Le désormais ancien chef d’Etat burkinabé, Blaise Compaoré vient de quitter son fauteuil présidentiel, suite à un soulèvement populaire. Une révolution qui va à l’encontre de son envie de vouloir modifier la constitution de la République.
Ces émeutes de trois (3) jours ont mis un terme à son pouvoir à la tête du Burkina Faso, depuis 1987, après l’assassinat de Thomas Sankara. Il quitte le Burkina et prend le chemin menant au Ghana, dit-on.  Cette révolution dramatique a coûté autant de vie, mais a mit fin à une règne aussi autocratique que dictatoriale.  

Après 27 ans d’accrochage au pouvoir, Blaise est pris pour un despote par certains, un tyran par d’autres, ce socle du régime dictatorial, en dépit de toutes ces répressions, intimidations, bafouillages…, prouve au peuple qu’il maîtrise le jeu de la politique démocratique, en voulant une fois de plus gommer l’article 37 de la constitution pour pouvoir briguer un autre mandat.

Ce qui n’est pas du goût des hommes intègres. Il est vrai que je ne suis pas un burkinabé, mais je sais qu’un peuple instruit n’est pas aisément manipulable. Blaise Compaoré s’est permis de bafouer les droits de l’homme, de falsifier à chaque fois les élections, de maintenir la population loin de l’instruction. Il a souvent remporté ses élections avec des suffrages inconcevables.

Pour le tchadien que suis, je ne peux pas me flatter de dresser correctement un bilan cohérent de cette personne. Mais en basant sur ses passés, je me permets d’élucider certains points. Ce dernier a toujours été un homme égoïste à l’égard des intérêts de son peuple, et veut à tout prix conserver le trône. Il cherche à diviser les peuples pour mieux les gouverner. Ces critères mettent nettement à jour son caractère dictatorial d’un chef d’Etat.

C’est de là que la population burkinabè l’a vite compris et s’est massivement soulevé ce mercredi dernier. Ces troubles liés au projet de révision constitutionnelle ont durés pendant quelques jours. Les émeutiers dans la journée du 30 octobre avaient dévasté et calciné les locaux du Parlement, avec pour slogans « Blaise dégage » et « La patrie ou la mort » de Sankara.
Face aux gaz lacrymogènes, et aux jets d’eau chaude, les manifestants ont tenu à résister aux ripostes de l’armée et avaient atteint leur objectif. Les résultats ont donné plus de trente (30) morts et de centaine de blessés.
Blaise avait décrété en fin de journée, un état d’urgence et la dissolution de son gouvernement afin de baisser la tension, et essayé par la même occasion de pourparlers avec l’opposition. Ce n’est pas une question de négociations pour les révolutionnaires, il s’agit d’un départ pur et simple de Blaise Compaoré.
Dans la matinée du 31 octobre, les nouvelles du départ du président sont tombées aux oreilles de tout le monde. Il a pris la direction du Ghana voisin, une information qui reste à confirmer.
Pour les intellectuels africains et spécialistes de l’actualité qui ont vécu cet événement, beaucoup d’entre eux disent que ceci est un « signal fort » à tous les chefs d’Etats qui aiment s’éterniser au pouvoir et modifier de temps en temps la constitution, pour leur permettre de se présenter à des élections.

      On est conscient

Partagez

Commentaires

diane
Répondre

Bonjour,

journaliste à la radio Le Mouv' à Paris je réalise un reportage suite aux événements au Burkina Faso. J'essaye de savoir si l'exemple du peuple burkinabé peut donner des idées à d'autres peuples dans la même situation. A votre avis est-ce quelque chose de possible au Tchad? Que penses les Tchadiens de cette révolution?

Merci de me répondre quand vous avez ce message, peut-être pourrions nous faire une interview à ce sujet?

N'hésitez pas à me contacter (rapidement si possible).

Merci beaucoup !
Diane