La mendicité, une pratique en augmentation constante au Tchad

Demander l’aumône, un don charitable est un phénomène qui s’accroit d’année en année. Cette pratique se fait dans des conditions et formes variées (à la porte des mosquées, et églises, de porte à porte, au bord des rues, aux arrêts du bus, aux gares, dans les écoles, les marchés et même aux ronds-points), avec l’utilisation des enfants pour apitoyer par la lecture d’un verset coranique ou biblique.
Ils sont nombreux, ces mendiants, généralement des enfants âgés de 8 à 16 ans, errant dans les ruelles de Ndjamena et autres lieux publics à savoir le marché, l’école… s’exposant à tous les dangers et passent le plus précieux de leur temps à quémander. Appelés « Mahadjirines », ils sont un peu partout en Afrique. Ce phénomène prend de l’ampleur et constitue d’ailleurs une gêne pour les citoyens lambda. Parce qu’on les rencontre partout en ville. Selon une étude que j’ai faite en 2014, j’ai recensé plus de 3 000 enfants dans les rues de la capitale tchadienne.
Loin des parents, en manque cruel tant sur le plan affectif qu’éducatif, ces enfants abandonnés à leur triste sort sont on ne peut plus visibles. De plus en plus le phénomène s’accentue, mais personne ne s’en inquiète, ni l’Etat ni les organisations humanitaires. Les organisations de défense des droits de l’homme et des enfants ferment les yeux et continuent à faire comme si rien ne se passait.
Ce que nous voyons aujourd’hui, la mendicité se partage en deux catégories, la première c’est celle des ‘‘mahadjirines’’ et la seconde c’est celle des aveugles et certains handicapés physiques. Par méconnaissance, on associe souvent mendicité et religion. Il faut précise que l’islam interdit formellement la mendicité, sauf en cas de force majeure. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui de nombreux mendiants. Certes, l’aumône est un acte de foi. On peut donner volontairement à une personne pour la soutenir, afin de lui permettre de s’en sortir, d’aller mieux, alors que la mendicité est le fait de faire appel à cette générosité.
La mendicité avant deux décennies
Aux débuts des années 2000, la mendicité était encore une pratique rejetée, et restait marginale. Mais avec les multiples guerres, le phénomène s’est amplifié. Et ce n’est pas seulement les indigènes qui mendient, auprès d’eux on voit des Touareg du Niger qui ont dû fuir leur pays en raison des hostilités nigéro-nigériennes. Il y a aussi des Nigérians, des Centrafricains et des Camerounais. Chaque société et chaque époque s’y sont confrontées. Et aujourd’hui, certains élus estiment que la mendicité perturbe l’ordre public et veulent l’interdire. Ce qui a été fait à un moment donné, une décision qui renvoie les mendiants à une pratique nocturne.
On est conscient
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