Les couloirs de la mort
Le bilan des accidents routiers s’alourdit de temps en temps dans la capitale tchadienne. Il s’agit notamment des incidents dus au non-respect du code de la route mais aussi par la mauvaise condition des rues. Selon une étude menée auprès des agents de la police et de santé, plus de 15% des taux de mortalité annuelle des jeunes sont causés par des accrochages routières. Ces chiffres macabres interpellent une prise de conscience des usagers et des forces de l’ordre.
Quelles que soient les prises des mesures drastiques, on assiste quasiment tous les jours à des scènes d’accidents de circulation partout dans la ville. Ces malheurs se produisent souvent le jour mais aussi la nuit bien sûr. Engendrant d’énormes dommages et des pertes humaines, ce phénomène ne cesse de s’accroitre.
Enfin, les routes tuent aussi
Dans les grands axes de N’Djamena, il n’est pas rare de tomber sur des collisions tragiques à vous couper l’appétit. La plupart d’entre elles sont causées par l’excès de vitesse, le non-respect de la distance de sécurité et des feux de signalisation, le dépassement imprudents, le mauvais stationnement, l’état technique du véhicule, l’imprudence du piéton et du conducteur, la conduite en état d’ivresse, la surcharge de bagages et de personnes, le permis acheté,… et il y a aussi des inconscients qui se croient seuls sur la route et des chauffeurs indisciplinés qui prennent parfois des risques étourdissants. Ce qui veut dire qu’il n’y a aucun respect du code de la route.
Au pays de Toumaï, les itinéraires sont devenus de véritables couloirs de la mort, le rond-point AIGLE de l’avenue « Kondol Béaloum » détient le record avec au moins 14 accidents mortels enregistrés par semaine. A N’Djamena, les anicroches routières tuent à longueur des journées. Pourtant la brigade de circulation routière (BCR) censée réglementer la circulation, qui a un rôle important à jouer pour la sécurité des usagers se préoccupe plutôt de les racketter. La BCR, comme son nom l’indique, l’autorité en charge d’organiser la circulation que je le croise chaque jour que Dieu fait, me donne l’impression d’être en face des businessman, du fait qu’ils s’intéressent plus à l’argent qu’au travail.
Ils pensent être au dessus de la loi
Ce qui est bizarre chez nous les tchadiens, c’est que pendant que le feu de signalisation s’allume rouge, indiquant l’arrêt des engins, il y a ceux qui se croient plus intelligents ou soi-disant pressés, qui se faufilent entre les files d’attente, peu importe la zizanie qu’ils provoquent. Et durant les 5 secondes du feu jaune qui signale le ralentissement, l’on prouve le contraire et donne lieu à des courses en vitesse, on dirait sur un hippodrome. Tous les engins se trouvant à quelques mètres du rond-point se pressent pour traverser, on dirait à l’hippodrome. Un mauvais comportement qui provoque souvent des accrochages. Pire encore, ces individus malintentionnés ont toujours leurs mots à dire, s’ils occasionnent un incident durant la scène, plaintes, insultes, baratins, et patati et patata…
Un petit conseil gratuit aux miens
Pour le jeune tchadien que je suis, ce constat malheureux s’adresse directement aux autorités en charge de circulation à réviser les codes de conduite et règles sécuritaires à respecter afin d’éviter les risques d’accidents. Il va falloir mettre l’accent sur les amendes forfaitaires sur toutes les infractions commises (le refus du port de la ceinture de sécurité, la plaque illisible, les freins défectueux, l’arrêt interdit, la transgression des feux de signalisation…). La violation du code de la route mérite l’application de sanctions qui dépendent logiquement du genre d’infractions causées par le conducteur. Surtout les jeunes chauffeurs (chauffard pour moi) qui paraissent plus disposés à enfreindre la loi, en matière notamment d’excès de vitesse, de non-respect des feux et du tracé, et de dépassement des conducteurs lents du mauvais côté.
On pouvait éviter les pertes humaines et matériels si chacun de nous prend conscience durant qu’il est sur la route (automobiliste, motocycliste, piéton). La seule raison de la mise en place du code de la route est de veiller à ce que la sécurité des usagers soit assurée. Sa négligence engendrée des retombées graves.
Bref, je ne suis pas du genre à passer le temps à accuser les flics ou les usagers de la route. Cela, ne m’intéresse absolument pas. Mais je voudrais quand même que ces derniers sachent que les routes ne sont pas des terrains de jeux et que des vies humaines peuvent en pâtir. De grâce, un peu de respect pour la vie de ceux qui ont le souci de la préserver. Nul n’est parfait et j’espère moi, le premier, mais j’ai l’ultime conviction que si la BCR fait vraiment son travail, on n’atteindra pas ce résultat tragique. Alors, chacun de nous doit remplir pleinement son devoir tout comme il cherche à jouir entièrement de son droit.
On est conscient !
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