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    La plume de l'espoir
      27. juil.
      2015
      Non classé
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      J’étais l’un de ces arrêtés

      Ce midi, la circulation est dense. La police locale tchadienne procède au contrôle d’identité et à celui d’éventuelles armes. Les arrêtés d’un instant qui s’éternise se montrent furax et furibonds. J’étais l’un de ces arrêtés. J’ai conservé mon calme dans ce moment exécrable. Deux policiers se présentent devant moi. Replet, les yeux globuleux, le premier policier me fouille à la hussarde et j’ai l’horrible sentiment d’être pris pour un commerçant de drogue. Le second, un peu plus gentil, me demande de présenter mes pièces d’identité. Je sors ma carte d’artiste et lui précise :

      Source/Photo: NOURI
      Source/Photo: NOURI
      • Je suis un poète.
      • Un poète ? s’étonne-t-il, puis il jette un coup d’œil furtif sur ma carte.
      • Oui, répondis-je en hochant la tête.
      • Ah bon ! S’exclama-t-il.
      • Oui, dis-je, tu sais ? A l’époque, le président Senghor faisait lire la poésie aux policiers. Il leur a inculqué le goût de la lecture de la poésie. Cependant, ils n’étaient pas violents. Car, la poésie ne rime pas avec la violence. Aujourd’hui, quand un policier arrête un poète en circulation au Sénégal, c’est juste pour lui demander un recueil de poèmes.
      • C’est bien ça, me dit-il d’un ton calme, j’aime les artistes, mais je ne lis pas.
      • Tu dois lire. Victor Hugo a dit «  Lire c’est boire et manger à la fois. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas », tu vois ?
      • Oui, c’est important me dit-il.
      • Merci, lui dis-je, ce sont les artistes qui font avancer une nation, et non les députés.

      Il m’a aussitôt remis ma carte et j’ai pris mes cliques et mes claques. J’aimerais l’inviter autour d’une table et essayer de concilier avec lui POESIE et POLICE. Hélas, on ne se connaît pas. Il est important que tout le monde lise. Que tu sois policier ou artiste, ton arme la plus salvatrice doit être la lecture, et non le pistolet qu’on t’a mis entre les mains. Partout dans le monde, la police est l’origine de violences. Pourquoi les policiers américains tirent à leur guise sur les Noirs ? Pourquoi les policiers tchadiens tuent à gogo les étudiants qui ont simplement manifesté leur colère ou exprimé leurs doléances ? Les clichés sont nombreux. Je crois avoir parlé de ce phénomène avec mon ami Youssouf Terri.

      Enfin, il faudrait qu’on fasse la promotion de la lecture dans tous les domaines, cela apportera sans doute des fruits succulents que le Tchad dégustera avec une extrême avidité. Rappelons que la première sourate du Coran est Ikra « ikra » qui signifie LIS. On peut y trouver ALLAH’ZI ALLAMA BEL KHALAM « Dieu a enseigné par la plume ». Alors, la lecture est un acte sacré, citoyen et édifiant qui contribue efficacement au devenir d’une nation, parce qu’elle fait partie de la culture. Regardons aujourd’hui la Chine, l’Inde, le Japon ou encore la Grèce. Ces nations ne se sont pas construites par l’argent du pétrole, mais grâce à leur culture. Et nous, on a toujours un œil posé sur le pétrole, on oublie donc la culture. Ainsi, nous resterons toujours « un pays pétrolier, un peuple misérable » qui, pour se nourrir, mettra sa dignité dans la boue. On vole, on corrompt et on est content. Nous vivons dans la bassesse en laissant le pays aller mal. Tchadiennes et Tchadiens, valorisez notre culture, debout et à l’ouvrage pour enfin donner à notre nation ses lettres de noblesse.

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      27. juil.
      2015
      Actualité
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      La journée du 15 juin 2015

      Il est environ 9 heures et 15 minutes, le soleil brûle et la température ne fait pas moins de 30 degrés. Enfermé dans ma chambre, dans un quartier reculé de la capitale, j’écris une lettre à un ami.  Les cris de marmaille d’une chambre voisine m’agacent. Brusquement, j’entends une grande explosion, comme le bruit d’un pneu qui explose. Cela ne m’inquiète pas. Je continue à rédiger mon message. Vingt minutes plus tard, une seconde explosion plus forte que la première met un terme à mon travail. Cette fois-ci, j’ai l’impression que c’est un coup de canon d’investiture présidentielle. Mon téléphone sonne. Mon grand frère veut s’assurer que toute la famille va bien. Il m’apprend que des attentats terroristes ont ciblé deux locaux de la police (le commissariat central et l’école de police).

      Au fait, le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est ‘‘Boko Haram’’. Je me demande si le Tchad est train de payer après les interventions contre les terroristes, au Mali et au Cameroun. En tout cas, cette opération est la première du genre au Tchad.

      On compte une vingtaine de morts et plus de 100 blessés. Cela prouve la présence des terroristes sur le sol tchadien. Mais d’après les dires du gouvernement, j’ai cru que les forces de l’ordre ne baisseront pas les bras face à des actes barbares, elles devront au contraire doubler d’efforts pour déjouer toutes opérations terroristes. Cette triste journée a ainsi laissé de tristes images…

      Credit/photo NOURI
      Credit/photo NOURI
      Credit photo/NOURI
      Credit photo/NOURI
      Credit photo/ NOURI
      Credit photo/ NOURI

      juin6

      On est conscient

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      23. juin
      2015
      Actualité
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      Le ramadan 2015 s’annonce avec terreur

      Un mois tant attendu par les fidèles musulmans en raison de nombreuses bénédictions qu’il présente, puisque c’est un moment des bienfaits, d’adoration, des invocations, de partage, du pardon, du repentir… c’est aussi un mois sacré pour toutes celles et tous ceux qui s’abstiennent de manger, de boire, de fumer… de l’aube jusqu’au coucher du soleil. L’occasion pour les fidèles de multiplier les bonnes actions, satisfaire les besoins des pauvres.

      ramadan-2014

      Cette année, au Tchad, le ramadan s’annonce avec terreur notamment les attentats du 15 juin dernier qui ont traumatisé les populations. Mais ce n’est pas tout, le ramadan rime depuis quelques années avec la hausse des prix vertigineuses des denrées de première nécessité à savoir le riz, l’huile, le sucre, la viande, le poisson, la farine, le bois de chauffe, etc. et les consommateurs sont contraints d’accepter de se procurer les produits dans cette condition tarifaire.

      Pour les commerçants véreux, le ramadan est un mois de profit, de gain facile, de bénéfice, des surenchères, des surtaxes… Pourtant ces mauvais comportements dont on qualifie d’ignobles et inhumains n’ont toujours pas empêché le consommateur tchadien de préparer vachement son ramadan et se bousculer dans d’interminables files d’attente, aux marchés, devant les boulangeries, les boucheries et autres caisses des ventes. Les prix des denrées sont passés du simple au double voire le triple.

      Mes chers frères en Islam, il est nécessaire de privilégier les initiatives à l’égard des nécessiteux, telles que nourrir des jeûneurs, récolter puis distribuer la zakât al-fitr, et bien d’autres. Ce mois est l’occasion d’un nouveau départ pour chacun de nous, une aubaine pour adopter des nouvelles et meilleures habitudes, afin d’affronter ce mois sacré dans les meilleures conditions.

      On est conscient

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      23. mai
      2015
      Actualité
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      Elle veut blanchir sa peau à tout prix

      Autrefois au Tchad, on trouve des femmes au teint naturel, brunes, noires, café au lait qui font la fierté du pays. Mais aujourd’hui avec l’avènement des produits cosmétiques tels que: immédiat clair, 48 heures, 72 heures et j’en passe mais aussi et surtout la propagation des médias audiovisuels, partout où on passe dans le pays on voit les femmes et particulièrement les jeunes filles artificiellement blanches. La dépigmentation, un mode qui bat son plein dans la société tchadienne.

      Source: Flickr
      Source: Flickr

      Pour ressembler leurs idoles, elles se lancent aveuglement dans la pratique de la dépigmentation de peau tout en ignorant les maladies liées à cet acte. Toute blanche, peau à deux tons, la majorité des femmes tchadiennes n’acceptent plus être des femmes naturellement noires. Elles optent pour le changement de la couleur de leur peau de manière artificielle, la dépigmentation ou appelée à la tchadienne (beauté made in china), pour la simple raison de devenir une femme au teint clair. Malgré les problèmes de santé qu’elle cause, la dépigmentation continue de séduire les femmes tchadiennes qui bénéficient parfois de soutien de leurs copains ou leurs maris. Cette expérience néfaste touche de nos jours les femmes de tout âge et le phénomène évolue avec son lot des conséquences les unes aussi désastreuses que les autres. Certaines femmes justifient leur choix en disant que le teint clair a une valeur qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs, d’autres quant à elles disent simplement que le teint clair attire beaucoup plus les hommes mais aussi avoir le teint clair c’est aussi être à la mode. Dans tous les cas, la dépigmentation reste un phénomène de société difficile à extirper du subconscient. Moi, je ne vous apprends rien disant cela mais en tant que citoyen et frère informé des conséquences liées à cette pratique dangereuse, je vous demande d’abandonner cet esprit d’infériorité et d’être fières de votre couleur. D’ailleurs, je me demande à quoi bon de changer sa couleur tout en sachant que c’est un danger ?
      Selon la médecine
      La dépigmentation de la peau provoque des troubles parfois irréversibles de l’épiderme mais aussi, selon certaines observations obstétriques, de problèmes gynécologiques et de grossesse. Pourtant, de nombreuses femmes africaines ont recours aux produits éclaircissants. Médecins, institutions et associations ne cessent de sonner l’alarme.
      On est conscient

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      11. mai
      2015
      Société
      2

      Tchad : consommation abusive d’alcool

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      Crédit :  FlickrCC/Jbdodane

      Pays producteur du pétrole, le Tchad figure au 4e rang des pays les moins développés. Gangrené par la pauvreté et traumatisé par la guerre, il vient d’être classé après une étude faite par l’OMS, premier pays consommateur d’alcool à travers la planète, en décembre dernier. Les jeunes n’ont que très peu de chance à trouver un emploi à la fin de leurs études. Beaucoup d’entre eux s’adonnent alors à l’alcool. Dans ce pays de 12 millions d’habitants, l’alcoolisme constitue un véritable fléau et n’épargne personne, il touche les hommes, les femmes ainsi que les enfants dès le bas âge. Le buveur tchadien n’engloutit pas moins de 30 litres d’alcool pur par an.

      L’alcool est accessible à tous ici chez moi, le Tchad, et fait presque partie de notre coutume, on le trouve un peu partout aussi bien dans les lieux publics que privés et à des prix abordables. Nos sociétés sont très souvent tolérantes face à ce genre de libation, des actes blâmables mêmes sont pardonnés.

      La consommation d’alcool atteint un point si alarmant que bon nombre de personnes souffrent de troubles psychologiques importants. Qui plus est, lorsque le sujet est sous l’emprise de l’alcool, il présente des troubles de comportement. Il n’arrive plus çà se contrôler et dérange son entourage.

      Ce qui est étonnant dans cette histoire d’alcool, c’est que l’on se distrait parfois sous des paillotes, dans des cabanes destinées pour la distillation d’alcool des céréales. Comme des fourneaux, noircis par la fumée permanente, ces lieux appelés « cabarets », situés dans quelques quartiers de Ndjamena, constituent un eldorado pour beaucoup de personnes. Diverses catégories : ouvriers journaliers, jeunes désœuvrés et même certains fonctionnaires d’Etat insuffisamment rémunérés s’y retrouvent. Chacun tient entre les mains une calebasse remplie d’argui, condrong, bili-bili, cochate, autant d’alcools traditionnels, de boissons fermentées. Dans ces soirées, tous les  thèmes sont débattus dans une ambiance très alcoolisée. Assez souvent une bataille mettra ensuite un point final au débat de ceux qui ne savent pas trouver un compromis sur un sujet. Tenus par des vieilles femmes qui cherchent à gagner leur vie, ces lieux sont souvent fréquentés par des personnes désespérées ou issues d’un milieu défavorisé.

      Pour le Tchadien que je suis, je recommande aux dirigeants de prendre de mesures drastiques contre la consommation excessive d’alcool, car elle ne fait qu’exagérer la situation sociale déjà déplorable. Je pense que pour bâtir une vraie société développée, la lutte contre l’alcoolisme doit être menée activement par toutes les classes et de façon comme celle contre la drogue entreprise dans beaucoup des Etats.

      Laissons  tomber les bouteilles et assumons  nos responsabilités.

      On est conscient.

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      03. avril
      2015
      Actualité
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      Un cybercafé avec des jerry

      Le collectif wenaklabs, une initiative qui est née en avril 2014. Il regroupe plusieurs jeunes des différents horizons et avec des profils variés. Mais qui ont une passion pour les TIC. Une communauté qui accouche des projets et jour après jour nait JerryClan Tchad, un projet qui vise à redonner une seconde vie aux ordinateurs usagés. C’est un objectif qui tend à démocratiser le savoir, et aussi un espace d’échange et de partage, mis sur pied aux réalités africaines pour faciliter la transmission d’un savoir libre.

      Un jerry déjà opérationnel. Il ne reste qu’à branché un écran.
      JERRY
      A présent le jerry tourne sur un système libre.
      Un JERRY: ces sont ceux jerry qui nous ont permis d’implanter ce cyberespace à l’IFT

      En Afrique et au Tchad en particulier le cybercafé reste la voie royale pour accéder à l’internet. D’habitude les Cybercafés sont des lieux publics dans lesquels on propose aux passionnés d’internet des divers services. Mais malheureusement au Tchad, ces lieux, souvent fréquentés par les jeunes sont rares et considérés comme des perles difficiles à trouver. Chose inimaginable quand on sait qu’avec le monde des TIC, le monde est devenu un tout petit village. Au fait, cette rareté s’explique tout d’abord par l’analphabétisme chronique de la population qui est estimée aujourd’hui à plus de 80%, le manque d’énergie électrique permettant le développement des TIC mais aussi le prix exorbitant pour le peu qui existent. Tous ces handicaps freinent l’émergence de ces endroits et qui font que les Cybercafés soient de plus en plus des véritables machines d’arnaques. Sinon comment imaginer qu’il faut absolument payer plus de 500fcfa pour avoir accès seulement à une heure de connexion?

      Alors, c’est pourquoi, wenaklabs a décidé de lancer un projet de cyberespace qui vient d’être inaugurer ce 1er avril à l’IFT, à l’occasion d’une cérémonie marquant la fin de la semaine de la Francophonie. Un cybercafé avec des ordinateurs fabriqués à partir des matériels recyclés (appelés JERRY) et qui se veut un tiers-lieu, open source. Avec ces jerry, l’on pour objectif d’épauler des démarches innovantes et toutes actions qui entrent dans le du TIC.

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      Article : Le port du casque : une mesure qui suscite la colère des jeunes
      Actualité
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      11 mars 2015

      Le port du casque : une mesure qui suscite la colère des jeunes

      Au Tchad, le port du casque redevient une obligation pour les motocyclistes. Cette mesure drastique entrée en vigueur le 1er mars ne fait pas l’unanimité de tous les citoyens et particulièrement des élèves. Elle est la Une de tous les médias locaux. En effet, cette mesure a été prise les années précédentes par le ministère de la Sécurité publique puis abandonnée en raison de l’insécurité grandissante. Mais la réactivation de cette décision est mal vue par la population.

      Les élèves qui utilisent cet engin ont boycotté cette mesure musclée venant du gouvernement et affiché leur colère par une série de manifestations. Depuis la prise de cette décision, les casques ont doublé, voire triplé de prix : 7 500F, 10 000F, et 15 000F au lieu de 2 000F et 5 000F, témoigne un élève. Ces derniers jours, les élèves ont séché les cours et sont massivement descendus dans les rues de la capitale pour dire non à cette décision gouvernementale. Ils arrachent et détruisent les casques que les motocyclistes ont accepté de porter.

      La police qui est chargée de mener cette opération visant à arrêter et amender toute personne circulant sans casque s’est heurtée à une contestation radicale des élèves. Pour le Ndjamenois que je suis, c’est une véritable chasse à l’homme que l’on observe depuis le début de ce mois, car la police fait des élèves sa proie. Elle les traque de lycée en lycée. C’est ainsi que certains grands établissements ont décidé de fermer leur porte jusqu’à nouvel ordre. Et même si le port du casque doit être la priorité de tous les motocyclistes, c’est une question de sécurité et non une obligation. L’attitude brutale des forces de l’ordre (la police, la gendarmerie et tout autre corps qui a pris part à cette opération) réduit les citoyens à rien.

      Je me demande pourquoi le gouvernement exige le port du casque, alors qu’il y a quelques années, le même gouvernement l’avait formellement interdit ? Prendre une telle décision à mon avis implique aussi qu’il faut empêcher l’entrée des stupéfiants au Tchad, traquer les grands bandits dits « coupeurs de route », arrêter les auteurs de la corruption et voleurs des biens de l’Etat.

      Le 9 mars a été une journée très chaude. Les élèves du grand lycée Félix Eboué de Ndjamena se sont insurgés contre la répression policière. Ils ont semé la terreur, brûlant des pneus sur la voie publique. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à s’introduire à l’université de Ndjamena. Elles ont lancé des gaz lacrymogènes jusque dans les bureaux administratifs ce qui a augmenté la tension. Bilan : un étudiant mort, de nombreux blessés, une série d’arrestations, et on parle même de policiers tués, ainsi qu’un bus de transport d’étudiants brûlé…

      Vingt-quatre après, j’ai été témoin d’un accident à Diguel Dinguessou, banlieue de la capitale. Occupant tous les ronds-points de la ville depuis quelques jours, la police a perdu des hommes ce jour-là. Pourchassant un motocycliste sans casque, le véhicule de la police a fait un tonneau après avoir été dribblé par le motocycliste, trois morts sur le champ.

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      08. mars
      2015
      Actualité
      1

      Littérature: rencontre avec Mahamat Nour Abdéramane Barka

      Nouri

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      A seulement 19 ans, Mahamat Nour Abdéramane Barka vient de publier un livre qui fait de lui le plus jeune écrivain tchadien. Il s’agit d’un recueil de poèmes intitulé L’AMOUR ET LA REVOLTE D’UN NEGRE, paru dans la collection Classique des éditions Edilivre, en France. Il est considéré par plus d’un comme la relève de la négritude, notamment avec un style dans lequel on ressent Senghor, Aimé Césaire et David Diop à la fois.  

      Comment vous est-il arrivé l’idée d’écrire ce livre ?

      L’idée d’écrire ce livre m’est venue quand j’étais au collège, où mon prof d’histoire me racontait le triste sort que le peuple noir a subi depuis la nuit des temps. Il faut avouer qu’écrire ce livre me libérait de moi-même. C’est une nécessité. Une expression qui voulait, à tout prix, voir le jour.

      Comment s’est déroulé le choix du titre ?

      Je suis ce nègre qui, tout au long de la lecture de ce livre, fait entendre sa voix ainsi que celles des opprimés. Le choix de ce titre s’est imposé en moi quand j’ai su que dans ce livre, j’exprime mon amour, ma révolte et mes rêves d’un monde meilleur.

      Parlez-nous de ce texte si original ; comment est-il né ?

      Beaucoup me demandent de leur parler de ce texte. Mais, c’est le lecteur qui est mieux placé pour parler d’un livre ; car tout lecteur, au moment de lire un livre, il le réécrit. Pour sa naissance, je crois que j’ai eu le dessein d’écrire ce livre depuis que j’avais 15 ans. Je me suis dit que je peux exprimer mes sentiments.

      Quel message voulez-vous transmettre à travers cet ouvrage ?

      Je prône l’espoir et l’amour. J’ai grandi dans un Tchad de guerres, j’ai vécu deux fois les affres de ces guerres en étant enfant. Cependant, je suis en quête d’amour et d’espoir, car je veux vivre en paix.

      La femme est souvent évoquée dans vos écrits ?

      J’ai un jour dit à Housna qu’elle est la matrice de ma poésie. C’est une vérité ! J’encourage le féminisme et tout acte posé dans le but d’élever la femme au rang de l’homme. Pour vous dire combien les femmes m’inspirent. J’ai passé la classe de 3e à admirer Rosa Park’s, Miriam Makeba, Césaria Evora, ces femmes qui avaient œuvré pour le devenir de l’humanité.

      Pourquoi avoir choisi la poésie pour exprimer votre ras-le-bol ?

      Je lisais beaucoup les artisans de la Négritude. Mettre mon pas sur le leur est donc devenu ma tache. Il faut dire que la poésie est une forme qui m’a permis de marquer mon engagement et je l’ai choisie parce qu’elle m’avait ouvert ses bras.

      Avez-vous l’envie de toucher un lectorat particulier ? La femme, l’homme, la politique ou la société ?

      Pas forcement. Dans ce livre, je me suis adressé aux blancs qui ont réduit les Noirs au silence et aux Noirs qui n’avaient pas su être les maîtres de leur destin.

      Quelles sont vos passions à part l’écriture ?

      La  philosophie et le dessin me passionnent beaucoup. J’ai toujours voulu ne pas dévoiler mes passions.

      Quel est votre livre préféré et pourquoi ?

      Mon livre préféré c’est le recueil de poèmes ‘‘Les coups de pilon’’ de David Diop. Parce que c’est un livre que j’avais découvert très jeune et je trouve son style à la fois violent et poétique.

      La musique tient-elle aussi une vaste place dans votre vie que la littérature ? C’est un moyen d’expression ou d’interprétation comme l’écriture et la lecture.   

      Charles Baudelaire dit que la musique adoucit les mœurs. Enfant, j’ai passé un temps plus précieux à aimer Mickaël Jackson qui m’influençait. Oui, elle peut être parfois plus forte que la littérature et c’est sans ironie. Elle permet facilement de transmettre un message. Mes aînés Flavien Kobdigué et Didier Lalaye, respectivement Kaar Kaas Sonn et Croque-Mort, ont bien su concilier ces deux matières. Je n’oublie pas aussi Mberal Mbaïkoubou.

      Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?  

      Actuellement, je suis en face de finir mon premier roman et j’écris aussi une pièce de  théâtre avec une amie française. Cette pièce théâtrale met en scène l’intervention du Tchad au Mali. Toutefois, j’ai d’autres projets dans mon tiroir et j’ai hâte de les toucher.

      Un conseil pour vos lecteurs ?

      Je conseille seulement à la jeunesse de lire beaucoup. Tous les volumes que je vois aux bibliothèques sont écrits pour nous et il est temps qu’on les lise. Un soir, nous étions le temps d’un débat, mon ami Alfaroukh m’a dit que la lecture est une arme. J’aime jusqu’à là cette idée.

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      25. févr.
      2015
      Société
      3

      La mendicité, une pratique en augmentation constante au Tchad

      source photo: Séraphin Louba
      Source photo: Séraphin Louba

      Demander l’aumône, un don charitable est un phénomène qui s’accroit d’année en année. Cette pratique se fait dans des conditions et formes variées (à la porte des mosquées, et églises, de porte à porte, au bord des rues, aux arrêts du bus, aux gares, dans les écoles, les marchés et même aux ronds-points), avec l’utilisation des enfants pour apitoyer par la lecture d’un verset coranique ou biblique.

      Ils sont nombreux, ces mendiants,  généralement des enfants âgés de 8 à 16 ans, errant dans les ruelles de Ndjamena et autres lieux publics à savoir le marché, l’école… s’exposant à tous les dangers et passent le plus précieux de leur temps à quémander. Appelés « Mahadjirines », ils sont un peu partout en Afrique. Ce phénomène prend de l’ampleur et constitue d’ailleurs une gêne pour les citoyens lambda. Parce qu’on les rencontre partout en ville. Selon une étude que j’ai faite en 2014, j’ai recensé plus de 3 000 enfants dans les rues de la capitale tchadienne.

      Loin des parents, en manque cruel tant sur le plan affectif qu’éducatif, ces enfants abandonnés à leur triste sort sont on ne peut plus visibles. De plus en plus le phénomène s’accentue, mais personne ne s’en inquiète, ni l’Etat ni les organisations humanitaires. Les organisations de défense des droits de l’homme et des enfants ferment les yeux et continuent à faire comme si rien ne se passait.

      Ce que nous voyons aujourd’hui, la mendicité se partage en deux catégories, la première c’est celle des ‘‘mahadjirines’’ et la seconde c’est celle des aveugles et certains handicapés physiques. Par méconnaissance, on associe souvent mendicité et religion. Il faut précise que  l’islam interdit formellement la mendicité, sauf en cas de force majeure. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui de nombreux mendiants.  Certes, l’aumône est un acte de foi. On peut donner volontairement à une personne pour la soutenir, afin de lui permettre de s’en sortir, d’aller mieux, alors que la mendicité est le fait de faire appel à cette générosité.

      La mendicité avant deux décennies

      Aux débuts des années 2000, la mendicité était encore une pratique rejetée, et restait marginale. Mais avec les multiples guerres, le phénomène s’est amplifié. Et ce n’est pas seulement les indigènes qui mendient, auprès d’eux on voit des Touareg du Niger qui ont dû fuir leur pays en raison des hostilités nigéro-nigériennes. Il y a aussi des Nigérians, des Centrafricains et des Camerounais. Chaque société et chaque époque s’y sont confrontées. Et aujourd’hui, certains élus estiment que la mendicité perturbe l’ordre public et veulent l’interdire. Ce qui a été fait à un moment donné, une décision qui renvoie les mendiants à une pratique nocturne.

      On est conscient

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      Pour tous

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      L'auteur: NOUR
      MAHAMAT NOUR, passionné de l'entrepreneuriat, du cinéma et de littérature

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